Église de Sépeaux — 13. Paroisse Notre-Dame des Trois Vallées

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Église de Sépeaux

Église Saint-Martin

L’église de Sépeaux est du XIIe siècle, du temps où le village s’appelait Sépols. Un beau portail de style roman est formé de deux colonnes à crosses et à tailloir carré. Il s’ouvre sur une nef unique à voûte ogivale en lattes recouvertes de plâtre, éclairée par des baies plein cintre romanes. L’abside est plate. De belles poutres ouvragées au nombre de sept soutiennent la voûte.

Avant le corps de l’édifice, un vestibule a été aménagé, prolongé à droite et à gauche par un espace carré voûté avec quatre arêtes. A gauche, on trouve un baptistère avec une superbe cuve de pierre. Les baies latérales donnent une lumière diffuse. Leurs vitraux représentent, à droite, cinq saints et à gauche, cinq saintes femmes dont sainte Alpais qui a vécu presque toute sa vie à Cudot, localité très voisine. La chaire, sur le côté gauche est en vis-à-vis d’un très beau Christ sur une croix de bois. Au milieu de la nef, de chaque côté deux autels de pierre sont accolés au mur. Celui de gauche est dédié à Marie. De part et d’autre sont placées des statues de saint Joseph tenant Jésus enfant par la main et sainte Anne faisant lire la jeune Marie. Celui de droite est dédié à sainte Jeanne d’Arc pour rappeler le passage de la bergère de Domrémy à Sépeaux. Sa statue est entourée de celle de sainte Barbe et de sainte Catherine. Deux autres statues représentent sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et Notre-Dame de Lourdes.

Le chœur est surélevé d’une marche. De chaque côté, deux longs bancs réservent un large espace devant un maître-autel en bois peint du XVIIIe siècle qui a dû être apporté en ce lieu après la Révolution. Il est posé sur deux marches et surmonté d’un vaste tabernacle. Deux reliquaires sont intégrés de chaque côté. Sur le mur du fond, une statue du Sacré-Cœur de Jésus est entourée de celle de saint Martin en uniforme de l’armée romaine et de celle de saint Vincent. Sur ce mur, tout en haut, mais caché en partie par une poutre, un petit vitrail rond représente saint Martin vêtu en évêque. En effet, l’église est placée sous son patronage. Pour la liturgie actuelle, un autre autel a été installé à l’entrée du chœur. Le sol est pavé de carreaux de terre cuite anciens.

Près du chœur, est placée la très belle pierre tombale de maître Martin Dazon, contrôleur du grenier à sel de Joigny, décédé en 1668 et de son épouse. Une trentaine de bancs de bois sont repartis de part et d’autre de l’allée centrale pour accueillir les fidèles dans cette église où le calme et la lumière voilée appellent au recueillement.

Au-dessus de l’entrée, le clocher est carré et trapu. Il est couvert en ardoises et sur ses quatre faces ont été placés des abat-son. Depuis peu, le soir, un éclairage électrique met en valeur pour les usagers de l’autoroute un de nombreux sanctuaires dédiés à saint Martin.

Saint Martin de chez nous

L’état militaire avait donné à Saint Martin le goût des voyages ; il quitta donc souvent son diocèse pour parcourir les pays de Loire et le nord de l’Auvergne ; il séjourna à Autun et à Avallon. Bien qu’il soit mort depuis l’an 387, et qu’il fut enterré à Tours, Martin continua longtemps à voyager !

Au IXe siècle, les abbés de Saint Martin de Tours prirent le chemin de l’exil en emportant les ossements du Saint. Ils vinrent demander l’hospitalité aux moines de Chablis, en Bourgogne, où ils restèrent dix ans avec leurs précieuses reliques, de 872 à 882. Mais devant l’avancée des envahisseurs normands, les gardiens de l’abbaye de Chablis, craignant pour la sécurité de leur monastère, demandèrent aux moines de l’abbaye de Saint Germain d’Auxerre, de bien vouloir d’accueillir les reliques de Saint Martin à Auxerre, Saint Germain ait poussé la courtoisie jusqu’à cesser d’accomplir des miracles, laissant à son hôte la gloire de guérir les malades et de soulager les affligés.

Trente ans plus tard, la situation étant plus calme, les moines de Saint Martin de Tours réclamèrent les dépouilles de leur Saint.Mais devant le nombre impressionnant de miracles accomplis par son illustre hôte, l’évêque d’Auxerre refusa d’accéder à leur requête. Il fallut une armée de dix mille soldats pour que Martin repartît pour son diocèse d’origine. Ce départ donna lieu à de multiples fêtes, processions et reposoirs sur le chemin du retour. Et d’églises en chapelles, de grottes en reposoirs, chaque ville ou village où passait le cortège voulut se mettre sous le patronage du saint, et un an sera nécessaire pour que Saint Martin retrouve sa bonne ville de Tours.

Certaines paroisses qui l’ont pris comme tuteur honorent Saint Martin le 4 juillet, pour fêter la "translation" ou "réversion". Trois mille six cent paroisses en France ont Saint Martin pour patron, dont 52 dans le seul département de l’Yonne, sans compter les moulins, fontaines ou lieux-dits. Près de nous, on trouve Saint Martin sur Ocre, avec une niche dans le chœur abritant un Saint Martin de pierre : Saint Martin sur Ouanne, avec une statue équestre sur le porche et à l’intérieur de l’église une bannière brodée sur étoffe. Le Saint Martin qui orne le retable du maître autel de Sommecaise est de 1656 ; il est en pierre, et saisissant de vérité.

De nombreux dictons se réclament de Saint Martin : j’en ai retenu un : "si tu veux avoir du grain sème ton blé à la Saint Martin".

Martin reste encore aujourd’hui un prénom très utilisé, et l’un des patronymes les plus répandus en France. Sa charité éclairée est bien adaptée à notre temps et à ses exigences. Ce saint "de chez nous" reste un modèle pour tous.

Michel Latapie

Saint Martin est fêté le 11 novembre