Les porteurs de projets locaux — Le Puits d'Hiver

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Les porteurs de projets locaux

Le dimanche 16 juin 2019 au Puits d'Hiver, une trentaine de personnes se sont retrouvées lors du café à thème et ont eu la chance de rencontrer Céline et Pauline.

 

VENEZ RENCONTRER la GÉNÉRATION

qui INVENTE et qui CRÉE de NOUVELLES FAÇONS de VIVRE et de CONSOMMER

 

Céline et Pauline ont ce point commun d’avoir eu une formation technique et professionnelle très qualifiante et solide. Et, après un temps d’emploi « classique », d’avoir décidé d’inventer, de construire un métier nouveau  à partir de leur qualification, en accord avec leurs valeurs et la situation actuelle de la planète plus que perturbée par la polution et le réchauffement. Elles nous ont présenté des réalisations dont elles sont à l’origine.

Mais d’abord Daniel nous a présenté la réalité de la Cagnole, monnaie locale  complémentaire citoyene pour l’Yonne : http://lacagnole.fr/

Et aussi, Fantin nous a parlé de l’entreprise Mobil Wood qui s’installe et élargit le champ de ses activités à St Bris le Vineux : https://ulteria.fr/#accueil

 

Céline  ingénieur en design industriel, nous a présenté ABDC    Au Bonheur Des Chutes   http://aubonheurdeschutes.org/ 

association présente au Tiers Lieu d’Auxerre, juste à gauche de la gare SNCF.

Objectifs

  • Préserver les matières, les objets et les faire durer le plus longtemps possible.
  • Faire que les objets soient des ressources de matière. Pour cela collecter les chutes que les industriels locaux auraient jetées.
  • Valoriser ces ressources en les revendant dans le Magasin des Matières (ouvert le premier samedi de chaque mois de 9h30 à 12h et certains mercredis matins) et avec ces ressources réaliser des chantiers participatifs : refaire le foyer du lycéee de La Brosse conçu et réalisé avec les jeunes ; réaménager des magasins comme Germinal en réutilisant les chutes ; confection de « bacs à plantes » , à partir de palettes, pour fleurir les rues à la demande de la Ville d’Auxerre ; ….

 Proposer des temps de rencontres, les « Apéro’chutes », autour d’une thématique (le premier mercredi de chaque mois à partir de 19h) :  faire ses cosmétiques et produits d’entretien ; coudre des sacs pour acheter en vrac, …., s’ouvrir au grand public, mélanger les publics et donner une nouvelle place aux poubelles, ouvrir les poubelles.

Maintenant ils font face à un besoin de surface pour faire ce que les entreprises ne font plus : STOCKER et laisser aux matières la possibilité de retrouver un « emploi » :  bois, plastique, métal, systèmes électriques brut ou semi-transformés pour réutilisation possible au jardin, bricolage de la maison, chutes de chantiers personnels.

Réparer pour soi,
Réemploi pour d’autres,
Réutilisation, démontage pour un nouvel usage.

Il y a un salarié pour l’instant, et deux à partir de juillet. Le projet se développe, c’est une réponse à un vrai besoin.

ABDC est une association loi 1901 (reconnue entreprise solidaire d’utilité publique) qui cherche à être autonome financièrement. La question se pose de devenir à terme une coopérative SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif ).

Pauline   ingénieur paysagiste, nous présente  Le PARC  Produire – s’Alimenter – se Réunir – Créer  qui est aussi une association loi 1901. https://leparccomestible.wixsite.com/leparc/notre-demarche-1

 

À Louesme, près de Champignelles, ils gérent un jardin sur 3 500 m²,  expérimental, en permaculture, ce qui permet d’inventer de nouveaux métiers. Le thème est de faire évoluer l’alimentation, de recréer des liens, de partager sans moraliser, avec plaisir, un aspect festif, en faisant par exemple redécouvrir le goût des légumes de saison, … Le jardin- ressource de Louesmes est un lieu de démonstration qui a permis de créer tout un réseau de jardins participatifs dans les alentours. Lieu d’échanges, d’informations et de formation. Le lien avec les agriculteurs locaux a été favorisé en évitant d’utiliser des mots qui peuvent être clivant comme bio, permaculture, non travail du sol, … Pas de bannières !

Objectifs

  • thématique de l’alimentation saine, en action collective, autonomie locale, en réseau, sur toute la chaîne : production, conservation, cuisine, consommation.
  • recréer du lien entre producteurs et consommateurs (réseau de potagers pédagogiques collectifs dans des écoles primaires)
  • ré-apprendre à produire ses propres semences

Ce travail de relocalisation de l’alimentation  participe à se préparer à des périodes de pénuries car il faudra s’organiser autrement quand le réchauffement climatique aura des effets de plus en plus forts. Et cela en mettant en avant le plaisir ! Plaisir du goût d’une tomate de saison, plaisir d’avoir construit soi-même un nichoir,  plaisir des rencontres autour de la préparation de conserves,….

Actuellement il y a trois salariés, mobiles selon leurs compétences. Les finances de l’association sont assurées par des prestations d’aménagements paysagers (à Guédelon), par la production pour un restaurateur local , …. Au début ils ont été accompagnés par les contrats aidés, puis la CAF les soutient par un agrément Espace de Vie Sociale. Maintenant il s’agit de trouver un équilibre pour une association qui cherche une autonomie par des prestations assurées par une partie entreprise. La structure associative permet une meilleure dynamique : les salariés ont les « mains dans le purin » mais les membres du conseil d’administration ont la possibilité d’une vue plus large, à plus long terme et, les uns aidant les autres par un travail d’équipe, le projet avance !

Toute cette démarche est basée sur des convictions et curieusement cette manière d’être et de faire ne permet pas toujours d’être crédible devant des financeurs pour qui l’objectif est de faire le maximum d’argent !!! Là ce qui est premier c’est une économie viable, mais qui prend en compte la solidarité et les aspects sociaux. Cette démarche en structure associative d’une économie sociale et solidaire est une vraie richesse pour transformer la société. Mais cela est aussi une fragilité devant les financeurs.

 

Les deux intervenantes ont quand même dit le bon accueil de leurs projets par le Département ou la Région. Ces initiatives ont la particularité d’aborder l’écologie par le plaisir, la convivialité, le partage de savoirs et ainsi créer des connexions dans la société qui va avoir à se re-inventer dans les années qui viennent.

Notes : Bernadette Daguin, Christian Canavesio,  photos de Laurence Canavesio