Dans notre prière

Chers Amis, 
notre frère Germain, Jean Leblond, est décédé après quelques semaines alité, ce lundi de Pâques 18 avril au monastère, alors que la communauté chantait les Laudes. 

Jean est né le 29 décembre 1921, à Brest (29), cinquième de six enfants, son père est alors officier de marine. Cinq ans plus tard, lorsque celui-ci devient directeur d’une société de pétrole, la famille monte sur Versailles où Jean fait sa scolarité à St Jean de Béthune. Après les classes préparatoires à Ste Geneviève, il entre à l’école d’ingénieur de Centrale. Pour éviter le STO en Allemagne, il travaille durant une année dans une mine à Anzin près de Douai. Par un camarade, il fait connaissance de la Pierre-qui-Vire, où il entre le 4 juillet 1944.  
Sous le nom de frère Germain, il initie le parcours de formation monastique et devient profès solennel le 15 août 1948, puis prêtre le 3 juin 1950.  

En 1952, il reçoit la charge de maitre des novices. Il forme plusieurs générations de frères. Durant cette période, il est aussi investi dans la construction de la centrale hydroélectrique et du canal d’amenée. En 1969, il quitte le noviciat pour devenir cellérier. Il contribue beaucoup à l’amélioration de notre cadre de vie à travers l’entretien des bâtiments. Souvent appelé par d’autres communautés, il apporte ses conseils en matière juridique et administrative. Il prêche aussi des retraites et écrit quelques livres de spiritualité. En 1992, il travaille à l’informatisation de la bibliothèque, puis au scanner pour les Editions Zodiaque. En 1999, il est envoyé à Chauveroche où il partage la vie de la petite communauté pendant 19 ans, mettant à disposition ses talents de gestionnaire, mais aussi d’écoute spirituelle. Affaibli en sa santé, il rentre à la Pierre-qui-Vire en 2018 et loge à l’infirmerie. De plus en plus, non sans angoisse, il cherche ses repères, heureux toutefois de pouvoir participer encore à la vie commune dans son fauteuil. 

Totalement donné à la communauté, frère Germain a su allier esprit pratique et recherche spirituelle et intellectuelle. Longtemps en responsabilité, très sensible, dépendre des autres ne lui était pas toujours aisé. Attaché à la célébration de l’Eucharistie, il puisait en elle la source de sa relation au Christ. Son espérance en la vie éternelle si souvent exprimée laissait transparaitre le visage du Dieu Amour qu’il avait cherché et contemplé.  

Nous nous réunirons auprès de notre frère afin de prier pour lui au cours de l’eucharistie le vendredi 22 avril, à 11 heures.  Il sera inhumé dans le cimetière du monastère à la suite de la célébration. 
 
 Père Luc CORNUAU, Abbé