Contre la faim, l’heure de l’écologie intégrale a sonné !
En novembre dernier, les évêques de France, réunis à Lourdes avec près de 300 baptisés, ont entrepris, dans une belle démarche synodale, une réflexion sur les défis écologiques. Ensemble, nous saisissons mieux l’urgence de remettre en cause nos habitudes de pensée et de vie. La prise en compte des enjeux écologiques ne concerne pas seulement les comportements personnels ou sociaux, mais également chacune de nos communautés, tant dans son fonctionnement que dans sa pastorale ou sa spiritualité. Car pour l’Église, l’enjeu est planétaire et aussi missionnaire : comment annoncer l’Évangile dans ce contexte de sauvegarde de la Maison commune ?
“Contre la faim, l’heure de l’écologie intégrale a sonné !” Ce thème de campagne de Carême du CCFD-Terre solidaire résonne comme un appel à la conversion missionnaire : il nous invite à regarder le monde tel qu’il est, et à remettre en cause notre vision comme nos comportements. Il ne s’agit pas d’être alarmiste mais constructif, d’avoir une écologie positive. Des solutions existent, d’autres sont encore à rechercher en partenariat ou en réseaux communautaires. Car il faut avoir conscience que, paradoxalement, des pays émergents souffrent davantage de la faim parce que leur agriculture dépend de plus en plus des marchés mondiaux. Il est urgent de repenser notre système agricole et alimentaire, de changer nos modes de vie, de production, de consommation face au changement climatique. C’est le défi de l’agroécologie aujourd’hui : penser un nouveau modèle alimentaire qui ne se limite pas à de nouvelles technologies agricoles, mais vise aussi une transformation de mentalités et de comportements.
Le pape François dans son encyclique Laudato Si’ le souligne : “La crise écologique est un appel à une profonde conversion intérieure. […] Cependant, il ne suffit pas que chacun s’amende pour dénouer une situation aussi complexe que celle qu’affronte le monde actuel. […] On répond aux problèmes sociaux par des réseaux communautaires, non par la simple somme de biens individuels. […]La conversion écologique requise pour créer un dynamisme de changement durable est aussi une conversion communautaire.” (Laudato Si’ § 217-219, 2 015).
Depuis quelques années, notre diocèse entretient des liens privilégiés de coopération pastorale avec celui de Ziguinchor, en Casamance, région du Sénégal. Aujourd’hui, pour donner plus d’ampleur à ce jumelage, nos deux Églises sont appelées à vivre une vraie communion et à se soutenir fraternellement, aussi bien dans des rencontres ou des échanges que dans des projets solidaires. Sur ces différents plans, nous souhaitons nous soutenir et nous encourager mutuellement.
Aussi, parce que le CCFD-Terre solidaire soutient des acteurs locaux de solidarité au Sénégal, notre archevêque a souhaité que, parmi les propositions de ce carême, la délégation de l’Yonne nous sensibilise sur les projets des partenaires en Casamance. Merci à l’équipe du CCFD-Terre Solidaire de contribuer par ses actions à nous faire vivre le Carême dans une cohérence plus grande et des actions de solidarités incarnées, à visages humains entre nos deux diocèses.