Vingt-troisième méditation : Lundi saint, 06 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Vingt-troisième méditation : Lundi saint, 06 avril 2020

À partir de la première lecture de la messe du jour : Isaïe 42, 1-7.

Texte de référence

Voici que le Seigneur vient, il s’approche et nous fait nous avancer vers le jour de la Victoire.

Mais Dieu ne vient pas dans le fracas. Nous nous souvenons du récit de la Passion hier, dans lequel saint Matthieu nous parlait avec des mots de tremblements de terres et de tombeaux ouverts, mais à ce moment-là, rappelons-nous, Jésus avait fait silence, il s’était tu, endormi dans la mort. Ce grand fracas du cosmos et du monde des morts en révolution n’était que la conséquence de ce que Dieu réalisait à cet instant, en silence. Ré-entendons les mots de Dieu qui affirme à propos de son serviteur : «  Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors ». Et pourtant son œuvre est immense! Il vient établir le droit sur la terre, il vient ouvrir les yeux des aveugles, Il fait sortir les captifs de leur prison… Toute son œuvre, Dieu la fait en silence, en discrète attention à ce qu’il a déployé dans sa sagesse. Dieu ne règne pas à la manière des maîtres de ce monde; Il ne méprise rien, pas même la mèche qui faiblit… Nous qui nous sentons parfois faibles et négligeables aux yeux du monde, souvenons-nous que Dieu nous voit, nous soutient, nous rend les forces pour continuer à servir la Vie. Partout où ses créatures, même le plus petites, les plus oubliées, aspirent au Printemps que le Créateur prépare, sa puissance est à l’œuvre. Ne la cherchons pas toujours dans ce que nous appelons puissance et victoire. La puissance et la victoire des méchants et des escrocs, aussi fascinantes soient-elles parfois, ne sont que des illusions d’un instant, tandis que la puissance de Dieu et sa victoire nous conduisent, à travers son silence et sa douce présence, vers ce qui nous accomplit.

Nous sommes attirés par le bruit, prompts à réagir, à rebondir, à dire, à combler sans cesse le vide et le silence, mais Dieu nous attend dans ce creux silencieux… Il nous attend également dans le creux de ces temps étranges; peut-être devrions-nous éviter de les remplir de gesticulations. Revenons au cœur de notre foi, de notre vie, de ce qui pourrait être notre avenir avec Dieu.