Vingt-et-unième méditation: Samedi 4 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Vingt-et-unième méditation: Samedi 4 avril 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour : Jean 11, 45-57.

Référence du texte

Quand Jésus fit sortir Lazare du tombeau, la fête de la Pâque était proche. Beaucoup de juifs étaient venus des  campagnes alentour, pour se purifier. «  Ils cherchaient Jésus et, dans le Temple, ils se disaient entre eux : « Qu’en pensez-vous ? Il ne viendra sûrement pas à la fête ! » » Leurs mots sonnent étrangement à nos oreilles… « Il ne viendra sûrement pas à la fête! » Quelle ironie quand on sait quels événements vont se dérouler à partir de l’arrivée de Jésus à Jérusalem. Jésus va entrer dans la ville sainte pour y livrer sa vie. En quelques jours, il va être acclamé et accusé par les mêmes foules versatiles, il va être arrêté, jugé dans un procès d’iniquité, condamné, torturé, humilié, puis mis à mort… « Viendra-t-il à la fête? » Voilà une drôle de question, qui peut être mise sur le compte de l’impossibilité de prédire l’avenir. Et pourtant… Peut-être furent-ils de ceux qui demandèrent sa tête le vendredi qui vit se dresser la croix aux portes de la ville. « Viendra-t-il à la fête? » Question de curieux pour ceux qui la posèrent, question choquante pour ceux qui connaissent la suite de l’histoire, question lumineuse pour celui qui a la foi et qui comprend dans la fulgurance de l’annonce pascale, que toute cette descente dans les profondeurs de l’injustice, de la souffrance et de la mort n’a de sens que parce que Dieu est venu semer la fête éternelle de sa Victoire là où il n’y avait que néant et destruction. La fête, la vraie, n’est pas celle qui nous fait oublier la souffrance des autres… Dans l’histoire, on a connu des époques sombres où des hommes et des femmes organisaient des fêtes et des orgies dans des atmosphères de fin du monde, en méprisant ceux qui mourraient à leur porte, pour oublier. La fête que Dieu est venu déposer dans l’homme n’oublie rien, ne fait rien oublier, elle est la seule vraie fête car elle emporte dans sa lumière toutes les ombres qu’elle éclaire de l’intérieur, rendant belles les laideurs, justes les injustices. Que la fête de Pâques retrouve en nous les dimensions qui sont les siennes et qui dépassent infiniment tous les gestes, toutes les habitudes, toutes les absences temporaires de liturgie.