Quarante-septième méditation: Jeudi 30 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Quarante-septième méditation: Jeudi 30 avril 2020

À partir de la Première lecture de la messe du jour : Actes des Apôtres 8, 26-40

Texte de référence

Rencontre improbable… Philippe s’est engagé sur une route que l’ange lui avait décrite comme « déserte ». Elle ne l’était pourtant pas tout à fait puisque Philippe vit bientôt apparaitre le char d’un Éthiopien, eunuque de la reine Candace, et chercheur de Dieu, qui rentrait de Jérusalem où il était venu pour adorer le Seigneur. Conseillé par l’Esprit, Philippe rejoignit en courant le char du fonctionnaire royal. Alors qu’il s’approchait, il entendit que l’homme lisait le prophète Isaïe et, après lui avoir adressé la parole, il lui proposa vite de l’aider à comprendre le sens de ce qu’il lisait si religieusement. Installés dans le char, les deux hommes reprirent les mots d’Isaïe qui intriguaient l’Éthiopien : « Comme une brebis, il fut conduit à l’abattoir ; comme un agneau muet devant le tondeur, il n’ouvre pas la bouche. Dans son humiliation, il n’a pas obtenu justice. Sa descendance, qui en parlera ? Car sa vie est retranchée de la terre ». Le livre des Actes poursuit le récit en précisant que c’est à partir de ces lignes que Philippe annonça à son nouveau compagnon de route « la Bonne Nouvelle de Jésus »… Étonnant tout de même d’annoncer la Bonne Nouvelle à partir de ces paroles reliant les prophéties du Serviteur souffrant (Isaïe 53) à la passion du Christ…Sans doute que Philippe avait dû trouver les mots justes puisque l’eunuque demanda, un peu plus loin sur la route, à recevoir le Baptême. Sans nous arrêter sur tous les points de ce très riche passage du livre des Actes, nous pouvons retenir plusieurs éléments susceptibles de nous aider dans nos propres missions de disciples du Christ; essayons de les mettre en lumière. 

Premièrement, la Bonne Nouvelle n’est pas une recette à resservir invariablement à ceux que nous rencontrons; son annonce s’enracine dans un chemin d’attente et de désir; si l’eunuque n’avait pas cherché Dieu, Philippe n’aurait pu le rejoindre. Sommes-nous attentifs à ceux que nous croisons sur nos routes, au lieu de chercher à être missionnaire en dehors de ces chemins que nous parcourons; c’est peut-être au travail, dans nos familles, que nous avons à témoigner de notre foi en étant attentifs à ce que vivent ces proches souvent si lointains. 

Deuxièmement, Philippe n’a pas commencé son annonce de la Bonne Nouvelle en disant à l’Éthiopien de refermer le livre et de reprendre par le début; il a rejoint cet homme dans la question qu’il portait; les discours plaqués sont souvent stériles et, si nous voulons être missionnaires, nous devons faire l’effort de nous taire d’abord et de découvrir la soif de ceux que nous rencontrons. Tout être humain a soif, tout être humain cherche la lumière, même dans l’ombre qu’il crée parfois. 
 
Enfin, quand l’eunuque descend dans l’eau pour être baptisé, Philippe descend avec lui. Bien évidemment c’est une question pratique, mais c’est d'abord une question liée à l’attitude fondamentale du missionnaire chrétien: Dieu s’est fait homme pour sauver l’homme, nous ne collaborerons pas à son œuvre de salut en surplombant ceux que nous rejoignons. 
Que le seigneur nous donne donc la grâce d’être attentifs à ceux que nous croisons sur nos routes, être attentifs aux questions qu’ils portent et aux moyens que nous avons de descendre avec eux dans les eaux du Salut.