Dix-neuvième méditation : Jeudi 2 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Dix-neuvième méditation : Jeudi 2 avril 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour: Jean 8, 51-59.

Texte de référence

Jésus, allant vers sa Pâque, poursuivant l’annonce du Royaume, contre vents et marées, contre incompréhensions et cœurs fermés, proclame aux hommes enfermés dans la loi de la mort, la Vie que le Père a confiée à son humaine condition: « Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort. » Si quelqu’un garde sa parole, si quelqu’un garde en lui les mots de l’Évangile, ces mots de Dieu dans le langage des hommes, il ne verra pas la mort... Nous pourrions sans doute nous associer volontiers aux résistances des juifs qui l’entendent, il faut bien l’avouer… Comment comprendre? Leur question est terrible mais si compréhensible : «  Pour qui te prends-tu? » Or, c’est bien là tout le mystère, Jésus ne se «prend »  pas, il se déprend ; il ne se garde pas, il se livre comme on livre un message salvateur ; il ne se hausse pas, il s’abaisse ; il ne prétend rien, il se donne seulement. Il donne au monde, une Vie que celui-ci n’est pas prêt à reconnaître. Il eut sans doute été plus prudent, plus gratifiant pour Dieu d’attendre que le monde, dans un improbable concours de circonstances, se souvienne de la Bonté qui l’avait engendré, pour se livrer entre ses mains, mais Dieu n’attend jamais pour secourir ses amis, et jamais il ne tarde à venir pour sauver. L’entendons-nous aujourd’hui accourir vers nous dans nos ténèbres? Il ne tarde pas et son Salut, sa Vie, sa Victoire, ne sont pas un moment de l’histoire… Quand Jésus dit à ces hommes : « Amen, amen, je vous le dis : avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS. », Il nous aide à comprendre cette présence éternelle sous chacune de nos vies passantes et filantes. La Vie de Dieu est apparue dans toute sa splendeur paradoxale au moment historique où Jésus a versé son sang et son souffle dans nos veines et nos poitrines, mais ce fleuve de Vie coule sous la peau de l’histoire, de chacune de nos histoires, et c’est souvent quand le malheur survient que nous percevons mystérieusement avec plus d’intensité, qu’Il est là, présent et agissant, que le Mystère de la Croix n’est pas perdu dans les ombres du temps.  Il n’abandonne personne à la mort, parce qu’il est aujourd’hui la Vie des vivants et des morts.