Communiqué n°12 de Mgr Hervé Giraud
Aux fidèles du diocèse de Sens & Auxerre
“Nous devons porter la fragilité des faibles, et non pas faire ce qui nous plaît.” Rm 15,1
“Rappelle à tous qu’ils doivent être soumis aux gouvernants et aux autorités, qu’ils doivent leur obéir et être prêts à faire tout ce qui est bien.” Tite 3,1
Chers amis,
L’épidémie de la COVID-19 a contraint le gouvernement à organiser un nouveau confinement qui conduit à la reprise de mesures générales rendues nécessaires dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire. Ces directives s’appliquent à l’ensemble du territoire national à compter de ce jour, 30 octobre 2020, tout en laissant la possibilité aux cérémonies de se dérouler sans restriction nouvelle jusqu’au 2 novembre inclus (Art. 56 du décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020).
Puisque nous accueillons ces prescriptions en chrétiens, citoyens responsables, nous aurons à cœur de contribuer pleinement à la défense de la santé publique, à la protection de notre prochain, par un surcroit d’esprit civique et dans la sérénité. La santé de tous, à commencer par les plus faibles, demeure la priorité.
Nous recevons aussi ces mesures alors que l’attentat de Nice vient de plonger les chrétiens et, plus largement, tous nos concitoyens dans un profond désarroi. La possibilité qui nous est laissée de nous rassembler pour la fête de la Toussaint devra nous permettre de nous unir dans une prière fervente pour les victimes de cette violence extrême, pour leurs familles, et pour que la fraternité apparaisse à tout homme de bonne volonté comme inséparable de la liberté à laquelle il aspire. La lecture de l’Evangile nous donnera d’entendre une nouvelle fois dimanche prochain cette promesse du Christ : “Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu (Mt 5,9).” Continuons donc sans relâche à affirmer notre foi dans cette force inébranlable de l’amour du prochain qui a permis à nos sociétés modernes de s’épanouir et qui doit rester leur repère ultime.
Sur le plan administratif, le décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020, rappelle différentes dispositions d’ordre général :
- la poursuite du strict respect des mesures barrières (Art. 1 § I : Afin de ralentir la propagation du virus, les mesures d'hygiène définies en annexe 1 au présent décret et de distanciation sociale, incluant la distanciation physique d'au moins un mètre entre deux personnes, dites barrières, définies au niveau national, doivent être observées en tout lieu et en toute circonstance.)
- l’interdiction générale des rassemblements de plus de 6 personnes dans des lieux ouverts au public (Art. 3 : Les rassemblements, réunions ou activités sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public autres que ceux mentionnés au II mettant en présence de manière simultanée plus de six personnes sont interdits.)
Ce même décret encadre l’ouverture des établissements de culte, à partir du 3 novembre 2020, sous réserve :
- de ne pas y organiser d’autre rassemblement que les obsèques, et dans ce cas avec la limite de 30 participants au total (Art. 47 § I. - Les établissements de culte, relevant de la catégorie V, sont autorisés à rester ouverts. Tout rassemblement ou réunion en leur sein est interdit à l'exception des cérémonies funéraires dans la limite de 30 personnes.)
- de veiller notamment au port du masque (Art. 47 § II. - Toute personne de onze ans ou plus qui accède ou demeure dans ces établissements porte un masque de protection. L'obligation du port du masque ne fait pas obstacle à ce que celui-ci soit momentanément retiré pour l'accomplissement des rites qui le nécessitent.)
- d’éviter tout regroupement que pourraient former les fidèles fréquentant le lieu de culte (Art. 47 § III. - Le gestionnaire du lieu de culte s'assure à tout moment, et en particulier lors de l'entrée et de la sortie de l'édifice, du respect des dispositions mentionnées au présent article.)
En attente de normes complémentaires qui pourraient être édictées par la Conférence des évêques, ces normes générales permettent de demander la mise en place des mesures suivantes :
à compter du mardi 3 novembre et jusqu’à nouvel ordre
- aucune messe (dominicale, de semaine, de funérailles) avec une assemblée, de quelque taille que ce soit, ne sera célébrée dans les églises paroissiales ;
- les catéchismes sont suspendus dans les paroisses ;
- en dehors des cas urgents prévus par le Code de droit canonique, les baptêmes et mariages sont différés ;
- les célébrations de l’initiation chrétienne, premières communions, professions de foi et confirmations seront reprogrammées ultérieurement en fonction des calendriers paroissiaux ;
- les célébrations des funérailles restent possibles dans les églises, sans célébration de la messe, dans la limite de 30 personnes. Chaque paroisse veillera à programmer des messes de suffrage pour répondre aux demandes des familles endeuillées, dès que cela redeviendra possible ;
- les permanences et réunions paroissiales qui paraîtraient indispensables s’organiseront dans le plus strict respect des mesures barrières ; l’accueil de la Maison diocésaine d’Auxerre restera ouvert, de façon réduite, chaque service demeurant facilement joignable ;
- de manière générale, chaque fidèle conservera l’attitude responsable qui a été recommandée depuis le début de la pandémie, en continuant à observer, de manière exemplaire, les règles sanitaires et gestes barrières : port du masque, gel hydroalcoolique, distance d’un mètre, désinfection… etc.
Je célèbrerai la messe aux intentions de tous, chaque jour à 12h00. Chacun pourra s’y unir, grâce à sa diffusion en direct sur la chaîne YouTube
Chaque communauté paroissiale s’appliquera à suivre ces mesures le plus strictement possible. Cette situation ne manque pas de bouleverser nos vies quotidiennes et nous amène à nous interroger sur les actes essentiels de notre vie de foi. Mais, sous aucun prétexte, les prescriptions sanitaires ne sauraient être mises en rivalité avec notre pratique de fraternité et de prière. Nous continuerons d’honorer le Jour du Seigneur de la manière la mieux accordée à notre vie sociale ou familiale. Remplir “plus fidèlement nos obligations propres” (Can. 1249) par le souci des autres permet souvent de sortir de nos craintes et de la morosité ambiante. Continuons de demander avec ferveur que Dieu nous “délivre du Mal”, de tout mal, et que Marie nous soit un exemple de proximité pour celles et ceux qui sont “à l’heure de la mort”.
La protection de Dieu passe de façon évidente par l’intelligence et le civisme de tous, pour vivre et faire vivre. Portons plus particulièrement dans notre prière les malades, les chercheurs, les soignants et tous les responsables sociaux, politiques et économiques.
Que Dieu vous bénisse et vous garde.
+ Hervé GIRAUD,
Archevêque de Sens & Auxerre